lundi 22 juillet 2024

Un cadeau du ciel

Il y a près de 12 ans, quand j'ai lancé ce blogue, mon souhait était de pouvoir écrire à la première personne du singulier afin de partager ma passion de la météo sous un angle plus personnel. Au fil du temps et des années, mes prévisions saisonnières ainsi que mes chroniques de la météo expliquée sont venues occuper un espace important de ce blogue délaissant légèrement l'idée de départ. Or, il arrive parfois des événements dans une vie qui nous forcent à regarder en arrière afin de mieux savoir et comprendre où nous allons. C'est justement en relisant mes premières publications qu'il m'est apparu pertinent de rédiger et de partager cet article.


Dans mon premier « post », intitulé la naissance d'une passion, je partageais l'importance que la météo occupe dans ma vie depuis mon jeune âge et comment depuis longtemps je caressais le rêve de devenir météorologue. J'expliquais aussi de quelle manière la création de Météo Laurentides m'avait permis de réaliser ce rêve en partie. Et bien, après 25 années à opérer Météo Laurentides, à développer davantage mes connaissances ainsi que mes compétences, comme un cadeau du ciel, ce rêve est officiellement devenu réalité au cours des dernières semaines.


En effet, après un an à titre de prévisionniste remplaçant, je me suis joint à temps plein à l'extraordinaire équipe de MétéoGlobale ce 1er juillet. MétéoGlobale œuvre dans le domaine de la viabilité hivernale, les routes, la voirie, les événements et les tournages. Réaliser des prévisions météorologiques pour la rentabilité d'autres entreprises et pour la sécurité des gens a quelque chose d'excessivement valorisant. C'est avec énormément d'enthousiasme et de gratitude face à ce cadeau de la vie que j'entreprends donc ce changement professionnel à l'aube de mes 50 ans.

Évidemment, il m'est difficile de passer sous silence mon passage de 25 ans en éducation. Cela a été un extraordinaire parcours ou détour devrais-je dire. Quand on sait que l'éducation occupe le 14e rang de l'espace médiatique et la météo le 3e, il n'est pas faux de dire que je quitte l'enseignement pour faire quelque chose qui intéresse véritablement les gens: la météo.

Chaque enseignant vous le dira, le travail s'est énormément complexifié avec les années et les besoins individuels des élèves en sont venus qu'à primer sur les besoins collectifs de telle sorte que les attentes des parents et du gouvernement sont humainement irréalistes dans bien des cas. Cela force un grand nombre d'enseignants à se questionner et parfois à quitter. Se sentir incapable de faire efficacement un travail pour lequel on a été formé n'a certes pas de quoi motiver. En fait, selon moi, c'est la politique de réussite pour tous du gouvernement, instaurée au cours des années 2000, qui fait fausse route en ajoutant une pression énorme sur le réseau et ses acteurs. Promettre la réussite pour tous est l'équivalent de promettre la vie éternelle ou encore la guérison absolue dans le domaine de la santé. En d'autres mots, c'est utopique. Cela est certainement louable et mérite qu'on s'y attarde ou travaille, mais la rapidité avec laquelle tout devient un bien de consommation dans la société d'aujourd'hui ainsi que la facilité avec laquelle les jeunes obtiennent tout ce qu'ils veulent font en sorte que l'effort n'est souvent pas au rendez-vous. Inévitablement, comme enseignant, nous participons à la formation d'une génération incapable de faire face aux véritables défis qu'impose la vraie vie.

Après la pluie vient le beau temps, on dit souvent en météo. Alors, j'ose espérer que le long terme nous réserve des conditions plus ensoleillées où l'éducation occupera une place plus importante dans la société que la météo.


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